Les médecines douces, également appelées médecines alternatives, médecines complémentaires ou médecines parallèles, connaissent un engouement croissant auprès du public français depuis une vingtaine d’années. En 2019, plus de 7 Français sur 10 déclaraient avoir déjà testé au moins une médecine douce. Cet attrait s’est encore renforcé avec la crise du Covid-19.
Sommaire
Les raisons de l’engouement du public
Plusieurs facteurs expliquent cet intérêt grandissant des Français pour les médecines douces.
La recherche d’une médecine plus « humaine »
De nombreux patients se tournent vers les médecines alternatives car ils estiment que la médecine conventionnelle manque d' »humanité ». Ils reprochent notamment aux médecins traditionnels de manquer de temps et d’écoute.
A l’inverse, les praticiens en médecines douces prennent généralement plus de temps avec leurs patients. Ils s’intéressent à l’histoire globale du patient, à son environnement, son mode de vie,… Cette approche holistique séduit de plus en plus de monde.
La défiance vis-à-vis de la médecine traditionnelle
La crise du Covid-19 a renforcé la défiance d’une partie de la population envers la médecine conventionnelle et les institutions de santé.
Cette perte de confiance pousse certains patients à se tourner vers d’autres formes de soins, jugées plus « naturelles » et respectueuses du corps.
Le besoin de solutions face à certaines pathologies
Beaucoup de personnes se tournent vers les médecines douces car elles n’ont pas trouvé de solutions satisfaisantes auprès de la médecine classique pour soulager certains troubles : douleurs chroniques, dépression, fatigue, troubles du sommeil…
Les médecines alternatives leur apportent de nouveaux espoirs de soulagement.
L’attrait pour le « bien-être » et le « naturel »
L’engouement pour les médecines douces s’inscrit également dans une quête plus large de bien-être, de retour au naturel et de solutions de santé « douces ». La naturopathie, l’aromathérapie et d’autres pratiques correspondent à ces aspirations.
Les conséquences de cet engouement
Cet essor des médecines parallèles a des conséquences à la fois positives et négatives.
Des aspects positifs
L’intérêt pour les médecines douces a permis :
- Une prise en charge plus globale des patients, avec une approche centrée sur la prévention et le bien-être ;
- Le développement de la recherche sur certaines pratiques (phytothérapie, acupuncture, ostéopathie…) ;
- Une meilleure considération de la dimension psychologique et émotionnelle dans le soin ;
- Une réduction de la consommation médicamenteuse pour certains patients.
Mais également des risques de dérives
Cependant, ce foisonnement incontrôlé des médecines parallèles présente aussi des dangers :
- Des risques pour la santé : intoxications, interactions médicamenteuses, abandons de traitements classiques,…
- Des risques de dérives sectaires de certains praticiens ;
- Des arnaques financières avec des actes non remboursés et non encadrés ;
- Une confusion pour les patients face à des pratiques non éprouvées scientifiquement.
Le manque d’encadrement des médecines douces favorise ces dérives, d’où la nécessité d’une meilleure régulation de ce secteur.
Vers une intégration prudente de certaines pratiques ?
Certains pays comme le Canada, les Etats-Unis ou la Suisse ont déjà intégré des médecines alternatives comme l’ostéopathie, l’acupuncture ou l’homéopathie à leur système de soins conventionnel.
En France, leur intégration dans le parcours de soins reste limitée et controversée. Mais une prise en compte plus importante de certaines pratiques éprouvées, en complémentarité avec la médecine traditionnelle, pourrait être envisagée à l’avenir sous certaines conditions : encadrement des praticiens, preuves d’efficacité, transparence sur les risques,…
Une intégration prudente et raisonnée de quelques médecines douces pourrait ainsi faire partie de l’évolution de notre système de santé, afin de mieux répondre aux attentes des patients.
Conclusion
Portées par des aspirations profondes de la société, les médecines parallèles répondent à de véritables besoins. Leur essor témoigne cependant d’un malaise vis-à-vis de la médecine traditionnelle.
Si certaines pratiques douces présentent des bénéfices avérés, d’autres peuvent aussi comporter des dangers. Une information loyale du public et un meilleur encadrement de ce secteur apparaissent donc indispensables pour concilier les attentes des patients et la sécurité des soins.